Rêve :
"Cling …"
* Quoi ? Qu’est c’qui se passe ? *
Sa vision est floue, noyée de larmes.
"Râle lointain"
Une pièce sombre et une atmosphère glaciale. Sa tête tourne, elle tente de se mettre debout, trébuche, se rattrape au mur.
* Quelque chose de glissant sur le mur ? *
Et le mur s’échappe des mains, ou plutôt le contraire. Elle tombe et s’étale au sol humide.
* Mes mains … *
Vermeille.
* C’est quoi tout ce rouge … ? *
Plus complètement fluide.
* Il en est presque visqueux … *
Elle tâtonne le sol comme une aveugle.
"Splich ... Splach ... Clong !"
Elle comprend. La hache qu’elle avait lâché précédemment était tombée dans la marre de sang.
* Du sang ?! Son sang ?!! *
Elle prend peur, frissonne, grelotte et commence à sangloter.
* Où-es tu ?* Se répète-t-elle au fond de son âme.
* Il est mort ! Tu devrais le savoir ! *
* Non ! Laisse le ! *
* Ne me donne pas d’ordre ! Tu es plutôt docile, je vais peut être m’installer ici après tout * Avait prononcé une voix étouffée mais dure.
* Va-t-en … Dégage ! *
"Râle étouffé et irrégulier"
* Papa … ? *
Sa vision devient immaculée, elle se relève. Se précipite, court même et suit cette grande traînée de sang. Elle est inquiète, la pression monte au fur et à mesure qu’elle approche des plaintes.
* J’ai peur … *
Sa tête se vide,
* Je n’aime pas ça ! *
Ne laissant plus que cette appréhension. Les couloirs sont étroits, étouffants. Son cœur bat plus vite. Elle se prend de multiples obstacles en pleine face, gémit, cligne des yeux. Elle a du mal à respirer.
* Où es tu bon sang ?!! *
Les questions se bousculent, tout s’accélère.
"Kof Kof ..."
Tout devient trouble à nouveau. Des pleurs se font entendre mais elle n’y parvint pas. Les plaintes s’éloignent, deviennent seulement un écho, un brouhaha incompréhensible. Les gémissements s’assombrissent se transforment en rire glacial. Cette voix qui avait auparavant parlé. Le rire en devient incontrôlable, exécrable et assourdissant, envahissant son esprit. Elle a mal, trop mal …
Garde : … Mal ? Mademoiselle ?
Kana (La tête tournant) : … Pardon ?
Garde : Avez-vous mal ? Vous pleurez …
Kana (Revenant à ses esprits) : Je heu … Non. Puis-je entrer ?
Et attendant la réponse du jeune homme, Kana s'essuya les yeux quelques peu embués de larmes. Elle venait de faire le rêve ou plutôt le cauchemar d'une nuit atroce.
Elle se trouvait à présent devant les grandes portes du village caché de la Feuille et demandait à entrer. Elle observait au loin l'activité des rues. Elle devrait y trouver ce qu'elle était venue chercher ... Kana eut un petit sourire en pensant à cela. Enfin elle posa ses prunelles sur le garde.
Garde (Après un instant à la contempler) : Hm …Quel est votre nom et votre condition ?
Kana : Ikigai Kana. Je suis voyageuse et sillonne les villages que je croise sur mon chemin.
Le garde hausse un sourcil, lève les yeux au ciel réfléchissant, puis baisse les yeux sur la jeune fille.
Garde : Il me semble avoir entendu ce nom quelque part … Je ne saurai dire où. Vous n'êtes pas d'ici ? Les étrangers ont parfois du mal à se faire une place et peuvent être exclus aussi vite qu'ils sont entrés.
Kana : Non en effet, je ne viens pas d'ici. Vous n'admettez pas les étrangers ? Cela pose-t-il un problème quelconque qu'je n'sois pas de ce village ?
Garde : Je ne sais pas trop ...
L’homme pausa machinalement sa main droite sous son menton, réfléchissant une nouvelle fois.
Garde : Bon … Passez, mais nous garderons tout de même un œil sur vous … Et à la moindre entourloupe ... C'est dehors.
La jeune femme leva le pied et avança droit devant elle sans remercier ni prêter attention au jeune garde. Le soleil était haut, il devait être aux alentours de midi. Une brise fraîche vint faire voltiger les cheveux de Kana. Elle s’arrête, se retourne, lève la tête et scrute le ciel. Puis la jeune fille passa son chemin sortant de ses pensées.